Ce vendredi 07/07/2017, le FNDU et ses alliés avaient prévu de rendre publique leur position anti-référendaire conjointe dans l’hôtel SUITES ROYAL, mais à leurs grande surprise certaines figures sont interdites d’accès dans l’hôtel.
Par conséquence, les leaders ont décidé de lire le document dans la rue malgré, les provocations de la police qui finit par arrêter deux membres d’IRA.
Voici l’intégralité de la déclaration que le président du Forum Monsieur Mohamed Jamil Mansour a eu à lire :
Déclaration commune
Depuis le coup d’Etat du 6 Aout 2008 la Mauritanie vit une crise multidimensionnelle sans précédent qui va s’aggravant.
- L’unité du peuple et le vivre ensemble de ses composantes ethniques, culturelles et sociales sont menacés du fait de la politique du pouvoir basée sur la discrimination, l’injustice, l’impunité, l’accentuation des inégalités à travers la persistance de l’esclavage et de ses sequelles, les vexations et le mépris des aspirations légitimes de notre peuple à vivre dans l’unité et l’harmonie dans le cadre de l’Etat de droit et de la citoyenneté.
- Les populations sont écrasées par la cherté de la vie, la montée vertigineuse des prix, la soif, le chômage, l’insécurité et la médiocrité des services publics, corollaire de la politique du pouvoir qui s’acharne à pressurer les populations et à rançonner les entreprises et les automobilistes par les impôts, les taxes et les bénéfices réalisés sur les prix des hydrocarbures
- Les ressources nationales sont pillées par un pouvoir dont le chef et son entourage immédiat n’ont d’autres soucis que de siphonner, à ciel ouvert, les richesses du pays à travers les commissions, les marchés de gré à gré et des conventions fictives avec les sociétés d’Etat.
- La crise politique mine le pays du fait de l’entêtement du pouvoir à persévérer dans l’exercice d’un pouvoir personnel qui méprise les institutions de la République, foule au pied la loi et prend en otage le pays, ses institutions et ses ressources.
Au lieu de s’atteler au règlement de ces problèmes cruciaux et urgents, dont la persistance menace l’existence même du pays et risquent de le faire basculer dans l’instabilité, le Pouvoir s’entête, en violation de la Constitution, à user de forcing pour faire passer, en dehors de tout consensus national, des réformes constitutionnelles onéreuses qui, non seulement ne règlent aucun problème, mais divisent davantage le peuple, accentuent la crise politique et seront l’occasion de dilapider des milliards qui auraient pu servir à alléger les souffrances des populations.
La Constitution et les symboles de l’Etat ne peuvent et ne doivent être modifiés que dans les formes prévues par la Loi fondamentale et dans le cadre d’un large consensus national, condition indispensable à une situation politique normalisée.
Ainsi donc, ce référendum n’est, en définitive, qu’un coup d’Etat contre la légalité constitutionnelle – un de plus – qui vise à ouvrir la voie à la perpétuation du pouvoir comme le proclament officiellement ses voix les plus autorisées, et ce au moment où le pays a, plus que jamais, besoin de s’acheminer vers la préparation, de manière consensuelle et apaisée, des conditions nécessaires pour assurer une alternance pacifique et démocratique du pouvoir dans un contexte national et international lourd de toutes les menaces.
Partant de ce qui précède, les coalitions, partis et mouvements signataires de la présente déclaration :
• Condamnent avec la dernière énergie les méthodes répréhensibles dont use le pouvoir pour faire passer ses réformes : l’encouragement du tribalisme et du régionalisme, l’embrigadement des fonctionnaires et agents publics, l’usage abusif des moyens de l’Etat, l’exclusion de toute voix discordante des moyens d’information.
• Proclament leur volonté inébranlable de s’opposer fermement au référendum que le pouvoir s’entête à vouloir organiser en violation de la Constitution et en dehors de tout consensus.
• Appellent toutes les forces politiques et sociales du pays à s’unir et à coordonner leurs efforts pour mettre en échec cette mascarade qui vise à perpétuer le régime de la gabegie, de l’injustice, de l’exclusion, de la pauvreté, de la faim et de la soif.
• invitent vivement l’ensemble des mauritaniennes et des mauritaniens à s’associer activement à la campagne de boycott du référendum.
Nouakchott, le 7 juillet 2017