Une des meilleures façons de lutter contre l’extrémisme violent est de déconstruire le discours religieux des terroristes qui instrumentalisent la religion et il n’y a pas plus compétents que les oulémas, a estimé samedi 17 décembre un expert du G5 Sahel à un Tech Camp à Nouakchott sur l’extrémisme violent et la promotion de la paix à travers les réseaux sociaux qui a réuni une vingtaine de jeunes mauritaniens.
En l’état actuel des choses, le pur sécuritaire ne peut pas résoudre le problème de la radicalisation, a déclaré Mohamed Samakhé, expert en gouvernance au G5 Sahel, dont le siège se trouve à Nouakchott, et qui regroupe la Mauritanie, le Niger, le Tchad, le Mali et le Burkina-Faso.
Si, l’on ne s’attaque pas aux causes du phénomène de la radicalisation à savoir la pauvreté, le chômage massif des jeunes, les problèmes de gouvernance, ne sont pas bien traitées par des politiques publiques appropriées, les armes ne suffiront, a prévenu M. Samakhé.
Les religieux sont au cœur de tous les évènements, les jeunes doivent l’être également. Et je pense que la bataille contre l’extrémisme violent se fera avec les jeunes, a affirmé Khally Diallo, responsable de la Marmite du partage, qui co-organise ce Tech Camp avec l’Association mauritanienne pour un avenir meilleur (AMAM) et l’Association mauritanienne Main dans la Main (AMDM).
L’ambassadeur américain à Nouakchott, SEM. Larry André, qui a assisté au lancement de ce Tech Camp sur l’extrémisme violent et la promotion de la paix à travers les réseaux sociaux, a appelé les jeunes à se battre pour la paix et pour une meilleure société, tout en s’éloignant des préjugés raciaux, ethniques, religieux ou autres.
Notre objectif, c’est que les jeunes comprennent le rôle qu’ils doivent jouer dans le développement de leur pays. La Mauritanie est un pays jeune, 70% de la population mauritanienne sont des jeunes qui doivent construire une Mauritanie unie, une Mauritanie Arc-en-ciel à travers des messages de paix, a indiqué Mme Oumou Kane, présidente de l’AMAM.
En Mauritanie, si, on connait le pourcentage de la population jeune, ce n'est pas encore le cas pour les statitiques liées à la montée de l’extrémisme violent. Parler de paix, de violence, d’extrémisme avec les jeunes, c’est important, dit l’imam Sarr Abdoulaye, responsable de l’Association Main dans la main (AMDM) selon lequel il faut privilégier, face à l’extrémisme violent, un discours "sans barrières, sans complexe et sans tabou" pour créer une dynamique de changement positif.
Texte & Photos | Par Babacar Baye NDIAYE
©Cridem 2016