Un avion civil russe a explosé en vol samedi dans le centre de la péninsule du Sinaï, en Égypte, avec 224 personnes à bord. Quarante-huit heures après, que sait-on de ce crash ?
Le crash
Le samedi 31 octobre, 23 minutes seulement après son décollage, l’Airbus A321-200 du vol 9268 de la compagnie russe Kogalymavia, plus connue sous le nom de Metrojet, a perdu tout contact avec de l’aéroport de la célèbre station balnéaire de Charm el-Cheikh, sur la mer Rouge, alors qu’il volait à une altitude de plus de 30000 pieds (9 144 mètres).
L’avion charter russe s’est ensuite écrasé dans le Sinaï avec 224 personnes à bord. Parmi les 217 passagers, 214 étaient russes et trois ukrainiens, a indiqué le gouvernement égyptien. L’équipage comptait sept membres. Moscou a parlé de passagers âgés de 10 mois à 77 ans.
La revendication de l’État islamique (EI)
Très rapidement, la branche égyptienne de l’État islamique (EI) a affirmé sur Twitter avoir abattu l’avion. Mais Moscou a aussitôt émis des doutes sur cette revendication du groupe terrorisme.
« Cette information ne peut être considérée comme exacte », a déclaré Maxime Sokolov, le ministre russe des Transports , cité par les agences russes. « Nous nous trouvons en contact étroit avec nos collègues égyptiens et les autorités aériennes de ce pays. A l’heure actuelle, ils ne disposent d’aucune information qui confirmerait de telles insinuations », a-t-il ajouté.
De son côté, une source diplomatique russe, sous couvert d’anonymat, a indiqué à l’AFP qu’il était « déplacé de parler d’une quelconque version tant que les causes de la catastrophe ne sont pas établies ».
Plusieurs experts militaires interrogés par l’AFP estiment que les insurgés de l’EI, dont le nord du Sinaï est le bastion, ne disposent pas de missiles capables d’atteindre un avion à 30 000 pieds, mais n’excluent pas la possibilité d’une bombe à bord ou qu’il ait été atteint par une roquette ou un missile alors qu’il redescendait à la suite de défaillances techniques.
La position la compagnie aérienne
La seule cause possible est une action extérieure, selon Métrojet.
Lors d’une conférence de presse tenue le 2 novembre à Moscou, Alexandre Smirnov, l’un des dirigeants de la compagnie aérienne Métrojet, a déclaré que « l’avion était en excellent état technique », excluant toute « défaillance technique ou une erreur de pilotage ».
« La seule cause possible est une action extérieure », a-t-il martelé sans préciser de quelle action ou facteur il pouvait s’agir. Pour lui, « tout porte à croire que dès le début de la catastrophe, l’équipage a perdu le contrôle total de l’avion. »
« L’avion était incontrôlable, il ne volait pas mais tombait, et le passage d’une situation de vol à une situation de chute s’explique apparemment par le fait que l’avion a subi un dégât conséquent de sa structure », a expliqué le dirigeant, soulignant que « les pilotes n’avaient pas essayé d’entrer en contact radio avec les contrôleurs aériens au sol ».
Les investigations
Pour tenter de connaître les vraies raisons de ce crash, le Comité intergouvernemental d’aviation (MAK), chargé de mener les enquêtes après les catastrophes aériennes en Russie, participe à l’enquête, qui sera dirigée par les Égyptiens, aux côtés notamment d’enquêteurs français du BEA et allemands du BFU, représentant le constructeur Airbus, et égyptiens.
Pour l’instant, tous les enquêteurs privilégient l’hypothèse d’une dislocation de l’appareil en vol, au vu de la dispersion des débris. « La dislocation a eu lieu dans les airs et les fragments se sont éparpillés sur une grande surface d’environ 20 kilomètres carrés », a déclaré au Caire Viktor Sorotchenko, directeur du MAK, cité par les agences russes, précisant qu’il était trop tôt pour parler de quelconques conclusions.
« Toutes les indications dont nous disposons témoignent du fait que la dislocation de la structure de l’avion a eu lieu dans les airs, à haute altitude, a confirmé peu après », depuis l’Égypte, le directeur de l’agence russe chargée du transport aérien Rosaviatsia, Alexandre Neradko, à la télévision russe. Il a ajouté que « les débris se répartissaient sur une zone formant une ellipse de huit kilomètres de long et de quatre km de large ».
De son côté, le gouvernement égyptien a annoncé dès samedi que les équipes d’enquêteurs dépêchées sur place ont retrouvé les boîtes noires de l’appareil. Celles-ci seront analysées pour déterminer les causes du crash.
source:http://www.jeuneafrique.com