Le Maire de Dar Naïm dans une interview avec l'Agence Al Akhbar

mar, 01/27/2015 - 12:10

Le vingt deux décembre 2006, Cheikhane Ould Boyba accède à la Commune de Dar Naïm, l'une des plus grandes communes de la capitale Nouakchott, comme maire de la Coordination des Réformistes Centristes - Rassemblement National pour la Réforme et le Développement (TAWASSOUL) plus tard – suite à des élections municipales et législatives qui ont permis au Parti de remporter certaines circonscriptions dans la capitale du pays. 

   

Cette élection n'a pas empêché Ould Boyba de traiter d'une manière différente, dit- il, avec les autorités au pouvoir, indépendamment des positions qu’elles adoptent, en précisant qu'il œuvre effectivement  «à séparer le Parti et le travail communal, qu’il n'y a pas d'effet positif à l'heure du rapprochement ni négatives pendant l'ère de l'opposition au pouvoir, et qu’il a toujours œuvré pour que la commune soit pour tous ».  

Et Ould Boyba d’ajouter: «Il est vrai que l'Etat durant la période des élections avait ses institutions occupées et ses administrations prises par la supervision du processus électoral, mais je n'ai pas senti quelque chose - visible - montrant le non intérêt des parties concernées pour la coopération. Naturellement, il y’ a un déclin dans l'approche de la décentralisation, ce qui a négativement affecté par suite aux larges pouvoirs attribués aux Hakems et aux Walis et le manque d'implication des élus locaux."  
  
Face au mécontentement des citoyens vis- à- du travail de la Commune et leur regard négatif qu’ils portent sur beaucoup d’actions en raison de l'échec de la Commune dans l’accomplissement  de son rôle médiatique attendu, le maire dit qu'il "chercherait à mettre en évidence les modèles plutôt que la sensibilisation" et que malgré tout cela il y’a un véritable partenariat avec les citoyens après les journées de sensibilisation sur la santé, l'hygiène et autres domaines.  

Ould Boyba, qui est l'un des dirigeants du Rassemblement National pour la Réforme et le Développement à vision islamique et un des plus éminents dirigeants du mouvement islamique par le passé, pense que les communes sont venues haletant derrière la consolidation des règles du capitalisme et pour l’application sérieuse du système démocratique et partant elles n’ont pas créées comme une demande populaire ni une conviction publique ; elles sont apparues comme un ensemble de systèmes et des théories, loin de la réalité, eu égard au contrôle par le régime et les autorités compétentes de larges pouvoirs arrachés à la commune et dont le dernier fut celui de d'hygiène, ce qui me pousse à prévoir - ajoute – t- il – qu’un jour seront on se passera des commune qui seront devenues un grand luxe démocratique inutile!.  

On a commencé par ici...  

Cheikhane Ould Boyba a reçu la commune de Dar Naïm en 2006 et tous ses points positifs - dit-il – c’est qu’elle n’est redevable de dettes - même si elle ne possède rien – bien que l'Etat lui doit 15 millions d’Ouguiya qu’on lui a  arraché avec toutes les peines du monde.  

Le maire de Dar Naïm Cheikhane Ould Boyba ajoute que la situation du conseil municipal fut parmi les principales difficultés rencontrées lors de son accession aux commandes d’une commune centrale dans une capitale troublée, abritant des milliers de citoyens pauvres du pays. Le conseil est un ensemble d’allégeances partisanes et politiques multiples avec le nombre des sensibilités sur la scène politique nationale et par conséquent le maire ne peut appliquer son propre programme, non pas à cause des divergences sous entre lui et ses partenaires, mais pour des raisons de réalisme pratique ; donc la compréhension, le partage et l'intérêt public furent l'aspect saillant dans la gestion durant son mandat passé.  

Peut-être le manque de compétence, de professionnalisme, d'engagement et de sérieux dans le travail chez de nombreux employés municipaux et l'absence de traditions administratives claires constituent aussi un véritable obstacle devant un démarrage prometteur, il n'y a ni programmes, ni tâches spécifiques, ni forme structurelle, ni archive financière ou administrative et il n’existe pas de traditions des services fournis au citoyen, ce qui oblige le responsable à partir de zéro dans l'application de son programmes de services en l'absence de confiance totale des populations dans l’administration.  

Ces obstacles ont été renforcés, dit le maire, par : 
  
1 - La perception de l’administration de tutelle que les communes sont une partie qui lui est enlevée et donc on ne leur accorde aucune attention ; 
2 - La non-réponse l’administration aux lettres de la commune, c’est une maladie générale et grand dilemme ;  
3 – L’inexistence de financements réels.  

La gestion et le partenariat  

En ce qui concerne les ressources fixes de la commune, Ould Boyba déclare à "Al Akhbar": Il y a le revenu des impôts qui était de 3 millions avons notre prise de service à la commune et qui a été multiplié par huit pour atteindre 24 millions maintenant. 

Il y a aussi le revenu annuel de la part du Fonds Régional de Développement de 40 millions environ dont on permet d’utiliser 15% seulement  dans la gestion.  

Compte tenu de la rareté et de l'insignifiance des ressources, ajoute le maire,  la commune a réduit le personnel officiel de 33 à 28 employés et le nombre des contractuels de 20 à 3, ce qui a eu un impact positif majeur sur la gestion de la commune avec une économie de 200000UM sur le budget 2009.  

Le maire loue ses partenaires politiques dans la commune en disant : « il y a une harmonie totale, le travail se fait dans la consultation et la collaboration et la loi nous régit dans de nombreux cas, notamment en ce qui concerne l’adoption du budget et de la législation fiscale. Il y a un plan annuel approuvé par le conseil municipal a appliqué en majorité en 2007 et totalité en 2008, alors que son application diminué et faibli en 2009 », ce que le maire attribue à deux raisons principales:  
1. Les problèmes électoraux, la situation politique du pays et l’occupation des équipes et des autorités de tutelle 

2. L'arrivée tardive des ressources prévues qui ne sont parvenues que le dernier mois de l'année (décembre 2009). 
  
Les crises de la Moughataa  

Malgré le début de l'exclusion des communes et leur non- implication dans les commissions spéciales relativement à l’espace territorial, notre commune – dit le maire - a participé activement au recensement et selon les statistiques approximatives, il ne reste plus maintenant que 250 familles, qui n'ont pas été déplacées et on réfléchit pour trouver un site alternatif pour elles, alors que 5800 ou 5900 familles ont bénéficié car près de 7000 terrains ont été distribués.  

Le plus étrange c’est le traitement de la Société Nationale de l’Eau pour la Moughataa administrée par Ould Boyba qui décrit la crise existant dans la Moughataa depuis un certain temps comme fabriquée par la Société Nationale de l'Eau et que sa cause principale est l'accaparement par la Société de 7 robinets dans la commune pour la vente de l'eau par les citernes et si elle laissait l'eau venant de la nappe d’Idini en l’état, il n’y aurait pas  de rareté de l’eau.  Il cite parmi les causes secondaires de la crise:  
- Le canal des tuyaux passant près de l’Hôpital "Cheikh Zayed" passe à travers un ensemble de jardins et la société l’a coupé sous prétexte que les propriétaires de jardins en abusent. 
- Le tuyau approvisionnant Teyarett et Dar Naïm Ouest a été affecté à Teyarett et on n’en a rien ouvert pour Al Haye Saken et ainsi le seul tuyau alimentant la commune de Dar Naïm est celui situé dans la zone de Tensoueilim, lequel fournit de petites citernes qui à leurs tour fournissent les charrettes.  

En dépit de tout cela - ajoute le maire – et bien que je croie que le problème est structurel concernant la distribution de l'eau dans la ville de Nouakchott, la commune a entrepris certaines mesures dont les plus saillants sont :  
1 - Distribution de l'eau gratuitement aux citoyens  
2 - Achat de deux citernes par lesquelles l'eau est distribuée aux institutions de la municipalité et à travers lesquelles on vend l'eau à des prix réduits.  
3 - Conclusion d’un accord entre la commune et la Société de l’Eau, en vertu duquel le nombre de rotations de distribution de l’eau est porté à 30 par jour.  
4 - Distribution des conteneurs "bâches" d'eau dans les quartiers  
5 - Mise en place d’un contrôle strict sur les charretiers de manière à ne pas augmenter des prix au – delà de 300 UM  
6 - Œuvrer à l’ouverture des robinets dans le quartier Al Haye Saken 
7-  Œuvrer à l’ouverture du tuyau qui passe près de l'hôpital Zayed.  

Les eaux ont une autre histoire  

Le problème de la Moughataa de Dar Naïm avec l’eau n’est pas toujours la pénurie ni le blocage de la société supervisant la distribution de l'eau à Nouakchott, mais les pluies ont joué un rôle dans la complication de la vie des gens.  

Et Ould Boyba d’ajouter: "Nous avons fait face à la crise des eaux des pluies durant l’hivernage par le transport et le secours direct aux citoyens, en plus du pompage des eaux en collaboration avec les autorités compétentes, ainsi que l'organisation d’un projet visant à combler des marais qui a duré quatre jours avec une moyenne de 40 charges par jour ; cela fut à notre avis - dit le maire – l’effort de celui qui n’a pas de moyens en raison de la de la rareté des ressources et de la faiblesse potentialités. "  

La crise du transport et les rues de la ville  
Le maire de Dar Naim Cheikhan Ould Boyba considère que la crise du transport est une crise générale et on ne peut en attribuer la responsabilité à la commune, car elle ne possède ni bus privés ni taxis, mais il y a des moyens de transport desservant la Moughataa à travers d'autres Moughataas, et dans l'ensemble – ajoute le maire - nous n’avons fait aucun effort et notre  attention a porté sur les rues et nous avons œuvrer  à augmenter les liaisons de la commune avec les grandes officielles comme la Route de l'Espoir et la route d'Akjoujt.  

Puis Ould Boyba affirme que la commune a réalisé environ 10 rues dans des zones considérées comme centre de ruissellement des eaux des pluie, une rue la reliant à la Moughataa de Teyarett, 5 rues en direction de la dune à l'est de la Moughataa, une rue la reliant à la zone "Lemghaiti" et un autre reliant l’école Al-Zahra aux «jardins» et toutes ces rues ont été réalisées sur financement de la commune.  

Concernant la Communauté Urbaine, Cheikhan Ould Boyba pense qu’elle constitue un espace de coordination pour le développement commun, mais le régime de Ould Taya l’a consacré pour accaparer les ressources des autres communes et les réduire au minimum, ce qui n'a pas changé, j’allais dire qui a même empiré, car le favoritisme au sein de l’administration et sa relation avec ont aggravé la situation puisque 16% des revenus des communes vont à laCommunauté Urbaine.  

Les sportifs ont leur part  
Malgré la rareté des ressources, la faiblesse des moyens, la multiplicité des besoins et le peu de soutien gouvernemental, la commune de Dar Naïm se jeta dans le domaine sportif pour soutenir les clubs, organiser des concours internes et renforcer l'esprit de participation au championnat national avec une excellente équipe. 
Le maire se rappelle rapidement le montant de 8 millions UM dépensé pour réhabiliter et réparer le Stade de la Moughataa et développer l'équipe de la commune jusqu’à accéder à la première division et l'aide fournie à elle dans son difficile parcours face à de grands clubs 

Puis il ajoute, «La commune essaie d'organiser des matchs de qualification pour les enfants des écoles pour un " championnat de la Coupe du maire en football pour les minimes" et les matches de qualification pour les équipes des quartiers afin d’organiser la Coupe du maire pour seniors".  

En ce qui concerne le domaine culturel, la commune n’a entrepris aucune action notable, mais elle a gagné en 2007 le prix de la meilleure représentation théâtrale dans une compétition culturelle entre les différentes communes et le maire de commenter : " Mais nous avons   – enfin - créé une commission de suivi dans le domaine de la jeunesse et de la culture." 

 

Les Projets de la commune 
Sur les projets entrepris ou supervisés par la commune, en plus des eaux, des routes et du stade, le maire ajoute "Il y a des réalisations internes accomplies par la commune comme: la construction d’un siège pour l'Etat Civil et qui me semble le meilleur de ses sièges à Nouakchott, la construction de la salle des réunions du conseil municipal, la construction d’une mosquée et d’un café pour la commune, la construction d’un garage spécial pour les véhicules de la commune et l’augmentation de huit bureaux municipaux dans la communes  qui dispose désormais de 13 bureaux.  

La commune - dit Ould Boyba - est équipée de 20 ordinateurs, de climatiseurs de chaises sièges et des outils  nécessaires à la photocopie et se dirige de manière générale vers la technologie et la numérisation.  
Cela s'ajoute à la réalisation de deux programmes, l'un pour la comptabilité et l'autre pour le recouvrement ; Construction de réservoirs d’eau de bon type dans 16 écoles sur 20 ; Aménagement d'une particulière pour les drapeaux dans chaque école. L’exécution du programme vivres contre travail dans lequel on a distribué 110 tonnes de céréales.  
La supervision du projet d’appui à la professionnalisation des organisations de la société civile. La supervision du programme d'intervention spéciale, qui a débuté à l'ère de l’ex président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi. 
  
Traduction du texte en arabe sur le site : www.alakhbar.info