Vision de TAWASSOUL à propos de l'esclavage et de ses séquelles en Mauritanie

lun, 01/26/2015 - 15:46

Au nom d’Allah, le Clément, le Miséricordieux 
La vision de TAWASSOUL à propos de l'esclavage et de ses séquelles en Mauritanie
Préambule: 
La société mauritanienne a connu depuis longtemps - malgré son attachement aux préceptes de l’Islam - la pratique de l'esclavage sous diverses formes et divers types. Elle a été confrontée en cela par la stratification  en  couches sociales et la diversité de ses ethnies en plus d'autres motifs  dont le facteur économique n’est pas le moindre.

   

En dépit de la baisse d’intensité de ces pratiques avec la naissance de l'Etat national et l’intégration dans une « vie nouvelle » fondée sur la citoyenneté et basée sur l'égalité en droits et en devoirs, le phénomène est resté présent chez certains citoyens au sein des différentes composantes de la société sous la forme de comportement et de pratique. Par la suite,  le phénomène s’est surtout décliné en séquelles, ce qui s’explique en grande partie par la faiblesse de l'Etat et la fragilité du "nouveau contrat social" mauritanien, l’allégeance à la tribu, la région et la lignée prévalant sur la loyauté à la mère-patrie dans beaucoup de cas en l'absence d'une réelle volonté de la part des régimes politiques qui se sont succédés à la tête du pays pour résoudre le problème. Les seules mesures prises se résument à  la circulaire N° 08 du 05 décembre 1969, émise par l'ancien Ministre de la Justice du gouvernement de feu Mokhtar Ould Daddah, Maaloum Ould Braham, sur la nécessité de combattre les pratiques esclavagistes, l'Ordonnance N° 234-81 du 9 novembre 1981 promulguée par l'ancien président Mohamed Khouna Ould Haidalla et portant abolition de l'esclavage bien que son décret d’application ne fût pas pris, ce qui en a réduit l’impact pour mettre fin au phénomène de l'esclavage, ainsi que la loi N° 048-2007 promulguée par l'ancien président Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi et criminalisant les pratiques esclavagistes. Naturellement, ces mesures n'étaient pas suffisantes. 

L’intérêt des élites locales pour le problème et sa présence permanente dans leurs agendas politiques ont varié de la méconnaissance et  négligence chez certains à l'adoption et l’instrumentalisation politique par d’autres. Parmi les forces qui ont tenté d'aborder le problème par des solutions et des visions nous citerons le Mouvement National Démocratique (MND), ElHor et les Baathistes. 

Quant au mouvement islamique, en dépit de son interaction avec la question à laquelle il accorde un certain  d'intérêt dans son discours politique et son activité de prêche mais aussi  son action sociale et humanitaire, il n'a pas élaboré une vision globale à ce sujet à part l'approche faite par l'un des chefs historique de ce courant, le Cheikh Mohamed Vadel Ould Mohamed Lemine, qui a invité à abandonner cette pratique sur la base des textes et des objectifs de la charia et en partant des exigences et des l’intérêt public, ainsi que les efforts scientifiques déployés par le prêcheur Mohamed Ould Sidi Yahya dans la vulgarisation du message de prêche au profit des larges couches de Hratin et tenter de combler le fossé entre elles et les autres couches sociales. 

Pour mettre fin à l'injustice et l'oppression politique et sociale subie par cette importante composante de notre peuple, injustice et oppression  qui ont contribué à enraciner le «problème de l'esclavage», à l’exacerber socialement et à l’exploiter politiquement par certaines parties internes et externes et afin de préserver la paix civile et la stabilité politique du pays et permettre de connaître de façon plus approfondie les souffrances de cette couche importante et d'en connaître les préoccupations et les aspirations légitimes à une société meilleure guidée par les principes de l’Islam en matière de justice, de liberté, d’égalité et de fraternité, le Rassemblement National pour la Réforme et le Développement (Tawassoul) a organisé un important séminaire sur «L'esclavage et ses séquelles en Mauritanie" Ce séminaire a regroupé plus de 150 participants -  dirigeants et cadres du Parti - de différentes spécialisations (jurisconsultes, juristes, économistes, professeurs d'université, étudiants, personnes de la société civile). Les travaux du séminaire se sont déroulés dans un climat  caractérisé par l'harmonie et des discussions sérieuses et riches en enseignements  et où d’importants documents de travail ont été présentés par des experts 
Les questions suivantes ont été abordées : 

- La position de l'Islam par rapport à l'esclavage 
- Les origines de l'esclavage en Mauritanie et la position de l'Islam par rapport à cette origine 
- La réalité de l'esclavage et ses séquelles chez les communautés arabe et négro-africaine 
- Le traitement politique du phénomène. 
- Des éléments de base  indiquant des voies de traitement. 

A la lumière de la recherche et des discussions fructueuses durant les deux jours du séminaire autour des thèmes précités,  la vision prospective suivante a été élaborée: 

I.   La position de l'Islam par rapport à l'esclavage: 

L'Islam est apparu à un moment où l'esclavage était répandu dans le monde, reconnu par toutes les nations et autorisé par toutes les législations et religions, à tel point qu’il est devenu le pilier de la vie économique et la base de la vie sociale fondée alors sur la différentiation sociale et raciale. 

Bien que l'Islam l’ait partiellement reconnu, il ne l’a jamais prescrit, ni recommandé ni désiré. Parmi les nombreuses voies pour réduire une personne en esclavage qui étaient pratiquées chez les autres nations comme la captivité, la pauvreté, l'insolvabilité du débiteur, l'enlèvement et la couleur noire de la peau, l’Islam n’a conservé que la captivité 
 l Malgré que l'asservissement, à travers la captivité pendant le jihad légitime dans les conditions fixées par la religion, est autorisé, le texte du Saint Coran en stipulant la libération gracieuse ou contre rançon, du combattant ennemi fait prisonnier, constitue un signal fort et une indication précise qu’il s’agit du choix souhaitable et préféré. 

L’aspiration de l'Islam à la liberté et sa recherche de la liberté, de l'émancipation et de la dignité de l'homme s’avèrent claires car il les considère dans leurs essences synonymes de la vie : "Celui qui tue un croyant par erreur doit affranchir un esclave croyant", Coran, IV, 92. Ainsi  celui qui sort par erreur une âme croyante du monde des vivants doit faire entrer une autre âme dans la communauté des hommes libres, parce que la libérer des chaînes de l'esclavage équivaut à lui donner la vie. 

Par conséquent, l’Islam n'a pas hésité à être à l’avant-garde de la lutte de libération dans le monde, objectif qu’il a réussi à réaliser pleinement et sans susciter des réactions notables ni exposer la vie socioéconomique à de violentes secousses entrainant des effets négatifs. 

Un point de départ à travers trois approches: 

1: Le traitement pour l'adaptation (ou la préparation psychologique et sociale par l'éducation): En adoptant une éducation islamique basée sur la révision du principe sur lequel se basela différenciation entre les personnes, sur des relations correctes, le respect des sentiments d’autrui et l’élévation du niveau du discours, ce qui constitue une éducation indispensables aux esclavagistes pour comprendre que la fraternité de foi et d’humanité les unissant aux esclaves n'est aucunement comparable avec la liberté d'action et de propriété qui les différencie : "Qu’aucun parmi vous ne dise mon esclave ni ma servante, vous êtes tous des serviteurs d'Allah et toutes vos femmes des servantes d’Allah." Sahih Mouslim. 

2: Le tarissement des sources pour mettre fin : L’Islam a œuvré à assiéger les sources de l'esclavage et à en boucher toutes les issues, sauf celle qui provient du djihad. Il n'a pas permis  à l’individu de se vendre lui-même ni de vendre ses enfants et à plus forte raison autrui, car pour l’Islam, la liberté est un droit originel dont la déchéance ne peut provenir que d’une législation islamique. Il n'a pas autorisé l’asservissement pour cause de crime ou d’enlèvement et a expliqué que l'asservissement des hommes libres annule la prière du musulman et l’éloigne de son Seigneur: «Je suis la partie adverse de trois individus le Jour du Jugement dernier : un homme qui s’engage en mon nom et trahit son engagement, un homme qui a embauché un salarié qui a fait les services requis et ne lui a pas payé son salaire et un homme qui a vendu un homme libre et dépensé son prix." Sahih Al Boukhari. 

3: L’ouverture des portes de  liberté et la limitation des sources d'esclavage : il a ouvert d’innombrables portes pour réaliser la liberté et assurer le bonheur de la communauté musulmane et ses textes ont encouragé, de diverses manières la libération des esclaves: «Pourquoi, n’a-t-il pas bravé l’obstacle [du salut] ? Sais- tu ce qu’est l’obstacle [du salut] ? C’est d’affranchir la tête de l’esclave. », Coran, XC, 11 – 13.   «Ceux, parmi vos esclaves, qui veulent s’affranchir par un contrat de rachat à crédit, acceptez leurs propositions si vous leur connaissez quelque qualité… », Coran, XXIV, 33. Ainsi en a jugé  le Commandeur des Croyants Oumar Ibn Al-Khattab qu'Allah soit satisfait de lui et cela  constitue le choix de beaucoup d’ulémas. 

 Dans le domaine du hadith, l'imam Mouslim rapporte, citant Ibn Oumar, qu'Allah soit satisfait d’eux: "J'ai entendu le Messager d'Allah, paix et salut sur lui dire:" Celui qui gifle ou frappe son esclave doit expier cet acte en l’affranchissant."   

La recommandation générale du Prophète, paix et salut sur lui, juste avant sa mort selon Ahmed, Al- Boukhari et Mouslim d'après le hadith d'Anas, qu'Allah soit satisfait de lui dit : "La prière et vos esclaves." Le messager paix et salut sur lui le répétait sans presque se faire entendre. 

Et si la Nation (islamique) avait suivi son orientation -  paix et salut sur lui - et celle de ses nobles compagnons, qu'Allah soit satisfait d'eux, tous les esclaves seraient libérés car les compagnons du prophète n’ont pas acheté d’esclaves pour l’asservir mais pour le libérer des chaînes de l'esclavage. 

II. Les origines de l'esclavage en Mauritanie et la position de l'Islam les concernant : 

Il s’avère difficile de dire avec certitude les origines historiques de l'esclavage actuel car le problème est entouré de la confusion et de l’incertitude qui ont entouré l'histoire politique et sociale de la Mauritanie médiévale où se chevauchent diverses dimensions rendant difficile un tri précis selon le déterminant "licite/illicite." 

Bien que certains chercheurs affirment que la région a connu des guerres de djihad comme celles menées par des moudjahidin et des réformateurs comme Abou Bakr Ibn Amer, El Hadj Omar Al Fouti, Samory Touré et que pour eux elles ont été une source d'esclavage licite dans la sous-région, l'opinion dominante chez les historiens du Sahara soutient que  l’enlèvement, la traite et le commerce d'esclaves restent les principales sources de l'esclavage existant dans la région. Si cette vérité était prouvée, il n'y aurait aucune excuse donc pour le tolérer et le passer sous silence car l'Islam veille incontestablement sur la liberté des esclaves et à plus forte raison sur l’intégrité des hommes libres, sans oublier leur sécurité, la rigueur et la menace de châtiment prévu pour leur asservissement et leur vente, puisque les ulémas ont placé la défense de la liberté à un degré exceptionnel qui n’a d’égal que celui dans le domaine de la protection de l’espèce humaine. 
  
Si telle est la situation des sources et des graves défauts qui les ont marquées, la réalité de la pratique était aussi choquante car elle viole le plus souvent les prescriptions générales et les enseignements de l’Islam aussi bien dans le domaine du bon traitement et de la garde décente, ce qui a pour conséquences la négligence totale des aspects de l'enseignement, de l'éducation et de l'orientation mais aussi la propagation de la maltraitance et notamment les violents passages à tabac pour les plus futiles prétextes et l’imposition de travaux  au-dessus des forces de l’individu en violation des textes et des règles de la charia. Mouslim rapporte dans son Sahih citant Mouqrine Al Mouzni : « Je me suis trouvé avec six hommes n’ayant qu’un seul esclave que l’un d’entre nous a giflé. Alors le Prophète, paix et salut sur lui, nous ordonna de l’affranchir et nous l’avons affranchi. » 

Cela n’empêche pas de rendre hommage - par équité en cette circonstance- à certaines familles mauritaniennes de diverses couches ici et là qui ont bien traité et œuvré à libéré les esclaves étant donné l’importance accordée par la chariaa à la chose. 

III.  La réalité de l'esclavage et ses séquelles: 

L'esclavage existe toujours en tant que pratique d'une manière limitée dans certaines régions du pays comme l’affirment les rapports de la CommissionNationale des Droits de l'Homme (Rapport sur la situation des Droits de l'Homme en 2009 en Mauritanie) et les témoignages de victimes du phénomène dont on exploite l’ignorance et la grande misère pour les soumettre et les forcer à accepter le fait accompli et à se résigner à leur asservissement sous la faible protection juridique et la négation et le doute de la grande majorité des autres classes. 

Les aspects les plus saillants dans ce domaine sont ceux qui ont trait aux manifestations et aux séquelles  vécues et s’avèrent parfois plus importantes et plus graves que la pratique de l'esclavage même. Cela apparaît clairement aux niveaux suivants, à titre indicatif et non limitatif : 
  
1. Niveau socio-économique: 
L’effet négatif du phénomène de l'esclavage ne se limite pas à ses victimes directes, mais les dépasse pour affecter les fils et même les petits-enfants qui se retrouvent dans une situation pénible et complexe caractérisée par l'ignorance, la misère et le sous-développement à cause de la privation du droit à l'éducation et la scolarisation 
Les collectivités "adwaba" isolées au sein du groupe arabe et leurs homologues chez la communauté africaine, les ceintures de misère dans les grandes villes et les scènes de charrettes tirées par des ânes sillonnant les rues et conduites par de jeunes mineurs n’ayant pas connu le chemin de la scolarisation ainsi que des milliers de jeunes filles mineures qui travaillent comme domestiques salariées dans les maisons et de beaucoup d’hommes réduits à l’impuissance et auxquels la misérable réalité de leurs familles impose la persistance dans un métier exténuant et qui n’en maitrisent pas d'autres, constituent autant de témoignages sur les difficultés que vivent les différentes générations de cette couche. Cela se traduit aussi par  la baisse des taux de scolarisation, la déperdition scolaire, le taux de chômage élevé et l'absence des fondements et des bases nécessaires à une vie digne et sécurisée. Cette situation est aggravée par, les phénomènes de la délinquance morale et du crime organisé qui se répandent parmi certains éléments de la jeunesse de cette couche et constituent une conséquence inévitable du manque d’encadrement familial et d’orientation éducative, (faible niveau scientifique des parents), mais aussi du fait que l'Etat n’assume pas ses responsabilités à leur égard. 

2. Le niveau administratif: 

Sur le plan administratif, les victimes du phénomène de l'esclavage et de ses séquelles souffrent de l'injustice et de l’inégalité dont l'Etat porte une grande part de responsabilité. L’Etat n'a pas suffisamment fait pour faciliter leur accès aux services de base, ni les former et intégrer dans la vie active leurs éléments qualifiés, notamment dans  l'administration publique en ses diverses composantes. 

Dans ce cadre, l'absence de transparence dans les concours de la fonction publique et la propagation de la corruption et du népotisme dans l’Administration, le trafic d'influence et le favoritisme ont contribué à priver beaucoup de fils de cette couche de leurs droits légitimes à l'accès aux emplois et aux postes clés, en l'absence de tout appui ou piston social notable intercédant pour eux et les protégeant de l'injustice des influents. 

3. Les problèmes fonciers: 
  
Parmi ces séquelles qui ont continué comme vestiges chroniques il y a les problèmes liés à la propriété foncière, car les villages et les tribus refusent, dans certains cas, la participation des anciens esclaves à la propriété des terres, au motif que les «maîtres» sont les seuls qui peuvent en être propriétaires, bien qu’ils puissent ne pas les mettre en valeur. Ces informations sont confirmées par les rapports de la Commission Nationale des Droits de l'Homme car de nombreux cas ont été constatés où les anciens esclaves travaillent laborieusement pour aménager et cultiver des terres fertiles pendant des décennies et soudain viennent certains maîtres influents et les confisquent en vertu de jugements des tribunaux sur fond de revendication de leur propriété antérieure. 

4.  Le niveau psychologique et moral: 

Parmi les plus graves effets et séquelles de la pratique esclavagiste il convient de signaler les plaies psychologiques et morales ouvertes dont les victimes de l’esclavage souffrent toujours la pression et les conséquences, ce qui apparaît clairement à travers leur traitement par les autres couches sociales qui les regardent avec mépris car elles ne jouissent pas de respect et de considération suffisants comme les autres classes, en plus de leur privation dans certains cas, de leurs droits légitimes à la propriété et à l'héritage... 

Tous ces facteurs et d'autres ont généré une situation de discrimination et de ségrégation sociale constituant des obstacles moraux et physiques et des barrières psychologiques empêchant la réalisation de la véritable  fraternité prescrite par les enseignements de l'Islam et l'intégration effective entre les composantes de notre peuple et créant un climat de sentiment d'injustice et de perte de confiance parmi la majorité des membres de cette couche, ce qui les pousse, dans certains cas, à se sentir comme s'ils étaient encore sous le joug de la pratique bien qu’ils soient effectivement libres, mais il s’agit d’une liberté incomplète tant qu’ils ne bénéficient pas des mêmes droits et privilèges moraux, sociaux et même économiques dont jouissent leurs frères des autres classes. 
  
IV.  les fondements et les bases pour traiter le problème: 

Sur la base de ce qui précède, la vision du Rassemblement National pour la Réforme et le Développement pour traiter l'esclavage et ses séquelles découle des fondements et des principes suivants:   

1. Se baser au départ sur la vision islamique rejetant l'asservissement des hommes sans motif légitime, ce qui constitue la juste introduction pour aborder les racines sociales de ce phénomène, contraire par la plupart de ses sources et pratiques qui ont prévalu dans la société mauritanienne aux règles et aux finalités de la charia qui établit des garde- fous pour la liberté, prescrit le bon traitement et la bonne gouvernance, ce qui pousse inévitablement à s’en débarrasser par l’abandon et la repentance. 
C’est là une vision et un autre regard sur la réalité du pays et ce qui l’entoure comme propagandes, mouvements internes et externes, préjugés dans les esprits et sentiment d'amertume et d'injustice envers le passé et certains aspects du présent. Cette vision pousse indubitablement à prendre une courageuse et audacieuse position au niveau des finalités de la charia et de la jurisprudence de la réalité, rejetant cette pratique et combattant ses vestiges et ses séquelles, notamment si nous comparons les avantages et les inconvénients et avons à l’esprit que les intérêts généraux priment sur les intérêts individuels, que la prévention des préjudices prévaut sur la recherche des avantages, que si les désordres s’installent ils affectent le bon et le méchant et que s’y opposer requiert les grands esprits qui n’attendent pas nécessairement l’accord de tout le monde car la plupart des gens ne sentent pas les signes du désordre jusqu’à ce qu’il devienne une réalité vécue. 

2. Œuvrer en parallèle avec le point précédent à la préparation éducative et psychologique pour transcender la pratique à travers la consolidation de l'unité nationale et la propagation de la culture de la tolérance, de l'amour et de la fraternité islamique entre toutes les composantes de notre peuple loin des propagandes chauvinistes, racistes et des appels à la vengeance avec un rejet complet des efforts visant à internationaliser le problème et à le détourner du processus de sa solution interne. 

3. Dynamiser les mécanismes législatifs et judiciaires pour lutter contre toutes les manifestations de "l'esclavage", y compris l'élaboration de mesures concrètes pour assurer l'application de la loi "criminalisant l'esclavage. " 

4.  Considérer la lutte contre les séquelles de l'esclavage et leur élimination comme la responsabilité de tous et non pas celle des seules victimes, car il est erroné de regarder le problème comme étant celui des seuls anciens et actuels esclaves, puisque il constitue plutôt le problème de tous et toutes les composantes de la société doivent travailler rapidement pour le traiter et en éliminer les effets et les séquelles. 

A cet égard, il faut l'émergence d'éléments appartenant aux différentes couches de la société dans le domaine de la lutte contre l'esclavage et l'élimination de ses manifestations et de ses vestiges, ce qui représenterait un message positif adressé aux victimes, susceptible de contribuer à panser les plaies et à la préparation psychologique pour surmonter le sentiment d'amertume causé par l'horreur des pratiques esclavagistes dans le passé et par ses effets et ses séquelles dans le présent. 

5. Suivre une politique de discrimination positive en faveur de la couche des anciens esclaves dans les domaines du développement, de l’éducation, de la culture et de la santé, y compris l'octroi de la priorité aux collectivités de cette couche, l’orientation des ressources vers elles et l’incitation matérielle pour pousser leurs enfants à l'éducation car l'enseignement reste le seul pont permettant à cette couche de dépasser la situation de sous-développement causé par l'esclavage séculaire, ce qui nécessite l’élaboration d'une stratégie éducative œuvrant à l'égalité des chances entre les enfants des différentes couches et notamment celle- ci. 

Sur cette base et en conformité avec ses principes de référence, le Rassemblement National pour la Réforme et le Développement (Tawassoul) place l'élimination des vestiges et des séquelles de l'esclavage à la tête de ses priorités et invite toutes les forces nationales à faire de cette question l’une des constantes de la lutte nationale autour de laquelle tout le monde se réunit. 

Pour concrétiser cette position, le Parti annonce la création d'une structure attachée à sa Direction et dénommé "Programme de Tawassoul pour l'Elimination des Vestiges et des Séquelles de l'Esclavage", chargée exclusivement de la conception, la mise en œuvre et la coordination des activités et des efforts politiques, éducatifs et culturels qui visent à éliminer la pratique de l'esclavage et ses séquelles, ainsi que la coordination dans ces domaines avec les partis, les forces politiques, les organisations de la société civile et les structures officielles de l'Etat. Ce programme sera supervisé par un coordinateur spécial nommé à cet effet. 

Allah est le Tout- Grand et Louange à Allah