Malgré de graves menaces qui pèsent sur le pays, le régime poursuit sa politique de fuite en avant: "après moi c'est le chaos"

sam, 09/10/2016 - 11:15

Malgré de graves menaces qui pèsent sur le pays, le régime poursuit sa politique de fuite en avant: « après moi c’est le chaos ».

Un aperçu sur la situation politique, économique, sociale et des relations extérieures du pays font craindre le pire dans les semaines ou mois à venir et interpelle tous les mauritaniens et plus particulièrement toutes les organisations démocratiques et personnalités patriotiques nationales.
Tous les voyants sont au rouge :
Une crise politique qui perdure depuis 2008, c'est-à-dire depuis l’avènement du régime putschiste. Tous les espoirs de dialogue ont étés systématiquement sabotés ou trahis par ce régime, dont la conception particulière de la politique et la vision de la vie nationale tourne autour d’une sorte de stratégie machiavélique : comment tromper, comment trahir ses adversaires ou ses protagonistes politiques? Ainsi faire toujours des promesses, prendre des engagements voire même les signés et par la suite les trahir systématiquement. Donc une stratégie putschiste de la politique? L’intérêt national relève du détail pour ce pouvoir.
n Conception putschiste de la vie politique :
Ce pouvoir semble concevoir la politique comme étant une somme de coups fourrés qu’il faut infliger à ses adversaires voire même à ses "amis". C'est ainsi que depuis 2008 à ce jour, tous les engagements pris ou les accords signés par Ould Abdel Aziz et son gouvernement avec tous les partis politiques ou les groupes de partis politiques ce sont avérés être des bluffs, des leurres voire du mépris à l'égard des organisations politiques et du pays.
On peut citer entre autres, les accords de Dakar "parrainés" par la communauté internationale signés en Mauritanie, les accords signés avec la coalition AP, l'essentiel des points des accords issus du dialogue avec la coalition CAP, ... Toutes ces défaillances, cette légèreté avec la parole donnée avec les engagements pris et avec des accords signés ont fini par convaincre les plus optimistes, que ce pouvoir manque manifestement de crédibilité, de sérieux, honnêteté et de volonté.
Si le pouvoir est sincère et veut réellement un dialogue positif dans l’intérêt du pays il doit commencer à œuvrer pour la décrispation du climat politique et sociale, en libérant immédiatement des prisonniers d’opinion et des prisonniers politiques en instaurant de relations plus sereines avec l'opposition. Mais malheureusement c’est tout le contraire que nous assistons, le dialogue est devenu pour ce pouvoir un slogan pour occuper l’opinion.
n L’image du pays vilipendée, affaiblie et obscurcie.
La Mauritanie au ban de la communauté internationale : Une fois de plus, l'image déjà peu enviable du pays prend un coup. Comme toujours victime du manque de lucidité, la légèreté et l'insouciance de ses dirigeants, qui n’ont aucun gêne, aucun scrupule à la trainer vers le terrain de l'humiliation et de la décadence.
Nous ne pouvons qu'être révolté, avoir de la peine et être honteux de voir et d'entendre notre pays ridiculisé, malheureusement à juste raison, dans des hémicycles des Assemblées et des Sénats en Europe et en Amérique, à l’ONU et ailleurs à cause de l’incompétence l'aveuglement et le dédain de ses gouvernants.
Pauvre Mauritanie, après l'attribution "du trophée" peu enviable du pays le plus esclavagiste du monde malgré les lois criminalisant cette pratique, après avoir obtenu le 124ème échelon sur 177 des pays les plus corrompus du monde, malgré les engagements en apparence pris contre la gabegie et la corruption, après avoir acquis l'un des premiers rangs parmi les principaux pays, plaque tournante du trafic de drogue...., elle est aujourd'hui à nouveau mise au ban de la communauté internationale.
Depuis quelques jours notre pays fait l'objet de condamnations qui fusent de partout à travers le monde sur les arrestations injustes et les condamnations injustifiées d’une sévérité déconcertante des militants, dirigeant de l'IRA avant eux des journalistes et d'autres membres des organisations, en particulier des droits de l'Homme. L’objectif de cette vaste répression vise en réalité à réprimer toute expression ou opinion contradictoire et toute dénonciation des injustices multiformes qui mettent en danger l’unité nationale : de l'esclavage et ses séquelles, plus d'autres formes de discrimination voire même du racisme qui s'éternisent encore sous des formes pernicieuses.
Ce pouvoir autocritique représente en réalité une menace pour ce pays : par son incompétence et son refus ou son incapacité à faire appliquer les lois, sa complicité avec ces pratiques et même maître d'œuvre de multiples discriminations contre de paisibles populations mauritaniennes à l'intérieur comme à l'extérieur du pays.
A l’évidence, dans un contexte de gouvernance autocratique, toutes les lois du monde pourront être votées contre les injustices, elles n'auront aucun effet concret, et toutes les mesures d'accompagnement pourraient être prises, elles se perdraient irrémédiablement dans la sinuosité des chemins de la gabegie et de la corruption.
En réalité, tout le tapage, tout le tintamarre fait par le pouvoir à travers les instances internationales pour vendre les mesures prises pour éradication de ces fléaux, n'est rien d'autre que de la poudre aux yeux destinée à tromper la vigilance l'opinion internationale et la communauté internationale.
n De graves menaces de déstabilisation :
La Mauritanie est l'un des pays les plus pauvres du monde malgré ces immenses ressources, un pays bloqué politiquement, un pays dont l'unité nationale est en danger à cause de la politique chauvine menée du pouvoir, qui réveille tous les démons de la société: communautarisme, tribalisme, "ethnicisme", questions identitaires, racisme..., un pays dans un environnement sous-régionale en proie à la déstabilisation par de multiples menaces: terroristes et autres.
Le pouvoir joue la carte de l’inconséquence parfois de la provocation et fait fi de la position stratégique de la Mauritanie dans l’espace sous-régional. Cette absence de lucidité l’amène à participer au pourrissement des relations avec des pays voisins et frères. Il suscite ou prête le flanc à des tensions inutiles mais destructrices avec ces derniers. La chasse aux ressortissants de ces pays est quotidienne, contrôle de faciès, arrestations et avec des traitements dégradants, et va même jusqu’à adopter une attitude de complicité tout au moins de complaisance avec certaines organisations qui tentent déstabiliser un pays frère comme le Mali.

n Le pays souffre :
En 2009, alors candidat à la Présidence de la République, Mohamed Ould Abdel Aziz, avait surfé sur tous les sentiments des pauvres et des laissés-pour-compte, il avait ainsi réussi à capter toutes les frustrations, toutes les détresses, et s’était placé par son discours, en « réparateur des torts, d’injustice, s’était proclamé « président des pauvres ». Au jour d’aujourd’hui, il est clair et évident qu’il a bien réussi son pari et haut la main, en tenant les rennes d’un pays qui ne compte quasiment plus que des pauvres. La gabegie, dont Mohamed Ould Abdel Aziz a pourtant prétendu être le pourfendeur intrépide, atteint aujourd’hui des proportions jamais égalées ces trente dernières années : des scandales sont révélés chaque jour par la presse locale(électroniques en particulier) : marchés complaisants du ministère de la santé, devenu la chasse gardée d’un seul fournisseur, fortement lié à Ould Abdel Aziz lui-même, marchés BTP octroyés tout aussi complaisamment à un autre élu proche du chef du régime, sociétés d’Etat transformées en commissionnaires et sous-traitantes de personnes ou d’entreprises en relation avec des hommes du pouvoir (scandale Boforce/ENER), des financements dissipés sans laisser de trace -l’UE demande des justificatifs pour 19 millions d’Euros dont la destination demeure inconnue- et d’autres non budgétisés à ce jour (les 50 millions de Dollars un dont saoudiens), administrations asservies à des privés influents par népotisme, etc. Si on ajoute à cela qu’un lobby puissant a fait main basse sur le secteur de l’Import-export, le BTP et les banques, sans compter le scandale de la SONIMEX qui défraie la chronique ces jours-ci. on a vite fait de se rendre compte que notre pays est entré de manière avancée dans une économie quasiment de mafia organisée. La corruption a atteint un niveau grave et inquiétant avec des ramifications également très inquiétantes pour l’avenir de la Mauritanie (voir le mémorandum publié par le FNDU en date du 30 juillet 2014). La dernière en date est la publication du journal le monde dans son numéro en date du 4 octobre 2015 et signé de Joan Tilouine et Xavier Monnier : Le journal français Le Monde a révélé donc l’existence d’une enquête pour corruption de ‘’la Securities and Exchange Commission’’ des États-Unis (la «SEC » - organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers) qui viserait depuis une année l’entreprise Kinross Tasiast qui exploite une mine d’or de Mauritanie.

n Accointance avec le crime organisé : réalité ou mythe ? quelques rappels :
1. Le journal en ligne Taqadoumy: Selon ce journal , il s'est procuré, à partir de sources particulières, des enregistrements audio qui relatent des conversations entre l'actuel président mauritanien (Chef d'Etat-major particulier, aux moments des faits), Mohamed Ould Abdel Aziz avec un gang de trafiquants. Le gang, spécialisé dans l'arnaque visant les riches et les hommes d'affaires, est dirigé par un étranger dénommé Victor et compte parmi ses membres un Malien du nom de Amadou Omar"... -Enregistrements auxquels Mohamed Ould Abdel Aziz aurait bien reconnu leurs validités-.

2. Découvert en mai 2007, les protagonistes du bus découvert à Nouakchott avec 600kg de cocaïne ont tous été libérés par grâce présidentielle.
3. En février 2010 l’armée arrête un convoi de six tonnes de drogue et 21 convoyeurs. Avant la fin de l’année ils ont été tous libérés et leurs véhicules restitués à l’insu de la justice.
4. Libération des protagonistes de l’avion de la drogue à Nouadhibou.
5. Hamadi Ould Hmeïda Ould Bouchraya, neveu du précédent. Il se retrouvera dans la prison de Dar Naïm, (à Nouakchott) après sa dénonciation par un officier espagnol de la police internationale (Interpol). Pourtant, c’est sous les pressions d’un niveau élevé, que le Procureur général de l’époque répercute sur sa tête, le juge en charge du dossier prend le risque de le faire libérer, sans procès !!!!
6. Antonio Injai, Lieutenant-général et Chef d’Etat-major de l’armée en Guinée-Bissau est reçu, le 15 décembre 2010, par le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Antonio Injai figure, encore aujourd’hui, en tête de liste des personnalités militaires que l’Union européenne sanctionne d’interdiction de déplacements et de gels d’avoir, pour de multiples violations des droits de l’Homme, l’atteinte à la démocratie et l’implication dans le trafic des stupéfiants, à l’échelle intercontinentale. La relation de la rencontre a disparu du site de l’AMI mais reste disponible sur le celui de All Africa. De surcroît, les Etats Unis d’Amérique imputent, à l’officier supérieur, une part active dans l’assassinat du Président élu Nino Vieira, le 2 mars 2009.
7. Eric Walter Amegan, prénommé aussi Mika est un franco-congolais, âgé de 27 ans, au moment de son extradition, le 20 janvier 2009, par le Sénégal, vers la Mauritanie. Principal accusé dans les diverses affaires de transit de drogue qui secouent le pays, il se singularise, des autres détenus, par la densité et la précision de ses aveux. Il y livre les noms des réseaux avec lesquels il coopère, outre-Atlantique et en Guinée Bissau. Dans ses aveux, il participe à la séquestration puis à la torture de son complice Mini Ould
8. Soudani avec l’aide de Sid ‘Ahmed OuldTaya, officier de police. Il reconnait avoir projeté de faire atterrir, en Mauritanie, un avion chargé de stupéfiants en provenance de l’Amérique Latine. Condamné à 15 ans comme sa victime, un décret présidentiel du 15 février 2011 leur accorde une réduction de peine de 5 ans. En profitera, également, Sid’Ahmed Ould Taya, correspondant d’Interpol en Mauritanie durant la période de commission des faits, mais dont la peine initiale ne dépassait pas 7 ans. Il sortira de prison un peu plus tôt le 23 février. Seulement deux mois après le séjour de Antonio Injai à Nouakchott et son audience avec le Président Mohamed Ould Abdel Aziz. Le 13 juillet 2011, Eric Walter et 30 autres sur les 32 prévenus sont acquittés par la Cour d’appel de Nouakchott.

9. Mauriweb retrouve le fameux décret de grâce présidentielle, jamais publié au JO, :"Beaucoup d’interrogations fusaient à l’époque sur ce décret de grâce présidentielle, pris en février 2011 et pourtant jamais rendu public au Journal Officiel comme le veut la procédure. Chose inédite le décret dont Mauriweb a obtenue une copie concerne cumulativement des militants des droits de l’Homme et des personnes poursuivies dans le cadre du trafic de drogue. Il consacre, par ailleurs, le changement de qualification de l’infraction commise par l’un des bénéficiaires de la grâce, tout comme il « innocente » une personne condamnée pour détournement de deniers publics. Cette dernière serait un proche parent de Mme la présidente. Mais l’objectif principal de ce décret semble, a priori, de soustraire Sidi Ahmed Ould Taya, commissaire de police chargé de la lutte contre le trafic de drogue ».

10. : L’hebdomadairearabophoneAkhbar.info " sort son édition en date du mercredi 15 mai 2013, un article relatif à des audiences que le président Mohamed Ould Abdel Aziz aurait accordé à de notoires narco trafiquants, dont au moins un inscrit en tête d’affiche des personnes les plus recherchées par Interpol et un autre, recherché par la justice mauritanienne. Ces gens auraient, selon l’hebdomadaire, plusieurs fois franchi la frontière pour participer aux réunions intensives que les ressortissants du Nord Mali ont tenu en territoire mauritanien"...

11. Noël Mamère avait révélé dans un débat télévisé sur le Mali à Arté, le lundi 21 juin 2013, que Mohamed Ould Abdel Aziz est un « parrain du trafic de drogue. Noël Mamère a fini par retirer ses accusations suite une plainte d’Ould Abel Aziz et probablement aux énormes pressions sur le député français.

12. Libération d’un narcotrafiquant notoire 3 aout 2015 : la libération du terroriste recherché par interpole. FIDH et - 20 organisations de défense de droits humains condamnent la libération de Sidi Mohamed Ould Mohamed Ould Bouamama dit Sanda Ould Bouamama - l’ex porte-parole du groupe ançardine dirigé parIyad Ag Galy, un groupe armé lié à Al Qaida au Maghreb islamique (AQMI), également présent au nord du Mali- par les autorités mauritaniennes, visé par un mandat d’arrêt international émis par les autorités judiciaires maliennes et par des plaintes des victimes des crimes graves commis au Nord du Mali, notamment à Tombouctou. Il est poursuivi par la justice malienne pour crime contre l’humanité, crime de guerre, crime de génocide, meurtres et assassinats, crime d’atteinte contre la sûreté intérieure de l’Etat, association de malfaiteur, extorsion de fonds, actes de terrorisme ettrafic international de drogues dans le dossier « Ministère Public contre Iyad Ag Galy et 29 autres » instruit au tribunal de grande instance de la commune 3 du district de Bamako.

13. Amicinfo - El Hadj Ahmed Brahim, accusé de trafic de drogue entre la Mauritanie et le Maroc, vient d’être libéré par la justice mauritanienne. Le plus étrange dans cette histoire est vraisemblablement, le fait que le baron de la drogue relâché est arrivé à la prison centrale de Nouakchott le lundi 21 septembre 2015, avant d’être libéré, par décision prise par la justice mauritanienne, le lendemain, sans comparaitre, le 22 septembre 2015.

Cette situation gravissime interpelle chaque mauritanien et chaque mauritanienne. Il est urgent, pendant qu’il est encore possible, d’éviter à ce pays le sort très peu enviable d’un certain nombre de pays- ça n’arrive pas qu’aux autres- qui n’existent aujourd’hui que de noms, tout le reste n’est que désolation et souffrances.

Maréga Baba/France.

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