mot du président de l'organisation

sam, 01/02/2016 - 15:59

Monsieur le chef de l’opposition démocratique,

Monsieur le président du parti

Monsieur le président du conseil de Concertation

Messieurs les membres du Bureau Politique et du Conseil de Concertation

Honorables invités de la rencontre,

Messieurs les présidents des partis

Messieurs les présidents des organisations des droits de l’homme

Messieurs les présidents des structures et organisations de la jeunesse

Messieurs les représentants de la presse

Nous voici par la grâce d’Allah à la sixième édition de la rencontre annuelle de l’Organisation de la jeunesse de la Réforme et du Développement, placée cette année sous le sceau de « la prise de conscience et du leadership » en vue de hisser la jeunesse mauritanienne sur les chemins de la pensée et de l’action politiques pour l’émergence d’une « Génération de dirigeants actifs »

Le contexte historique dans lequel se déroule cette rencontre exige de mettre en exergue les conséquences désastreuses d’une année pleine de gestion unilatérale des affaires publiques par un gouvernement, naviguant à vue, sans plans de développement sérieux. Et du plus haut de la pyramide du pouvoir, la gabegie et l’improvisation sont restées la règle suivie pour faire face aux attentes des citoyens.

C’est ainsi que :

Sur le plan social, le pouvoir d’achat des citoyens a continué sa chute, sous les effets conjugués des politiques d’étouffement poursuivies par le système, comme le refus de réduire les prix du carburant, alors que dans beaucoup de pays de la sous-région, et à la faveur des chutes du cours du pétrole, les prix des hydrocarbures ont baissé. Ou comme la continuation de soumission des citoyens à un douloureux et injuste système fiscal.

 

Sur le plan de la lutte contre le chômage, l’organisation internationale du travail a révélé que la Mauritanie figure sur la liste des 10 pays où le taux de chômage est le plus élevé au monde, atteignant plus de 30% de la population active. Ce chiffre alarmant hypothèque l’avenir de notre jeunesse.

 

Les services de base aussi ont connu de sérieuses difficultés :

Les services d’eau potable et d’électricité ont connu de nombreuses interruptions sur le territoire national, entraînant des crises aigues de soif ;

La prolifération du crime dans les quartiers de Nouakchott a créé une atmosphère de peur et de phobie des populations

 

Sur le plan de la lutte contre l’esclavage, le système a continué dans la même logique archaïque des pouvoirs précédents, consistant à nier toute existence du phénomène et à ignorer les appels de la société civile spécialisée dans le domaine. Paradoxalement, et malgré ce déni, le système continue de travailler sur le plan juridique à mettre au point des textes régissant ces pratiques de l’esclavage. Et la révélation ces derniers jours de cas d’esclavages identifiée à l’intérieur du pays est une preuve éclatante du manque de sérieux  des pouvoirs à éradiquer cette pratique abominable.

 

De même le traitement réservé à la crise d’alimentation du bétail consécutive à la faible pluviométrie de l’année dernière dénote d’un manque flagrant du sens des responsabilités : après avoir ignoré dans un premier temps la crise et sa portée, le pouvoir est intervenu très tardivement et avec timidité, en apportant de faibles quantités d’aliments bétail, périmées que les troupeaux n’ont pu consommer.

 

Sur le plan politique, l’attitude solitaire et unilatérale d’exercice du pouvoir au sommet d’Etat a créé un manque de confiance entre majorité et opposition, qui a rendu impossible la tenue du Dialogue politique, malgré la tentative avortée de l’imposer d’une manière unilatérale.

 

Les visites organisées par le président de la république dans certaines wilayas du pays, véritables tournées carnavalesques, ont constitué un net recul et une remise au goût du jour de pratiques archaïques, consistant à mobiliser les moyens et les cadres de l’Etat, ajoutés à une importante mobilisations de ressources locales, humaines et financières, en vue d’offrir au président une image « rose » de la situation locale, gommant les difficultés qu’endurent les populations.

 

S’agissant du slogan de la lutte contre la Gabegie et les détournements de deniers publics, la pratique concrète a montré que ce n’était guère plus qu’un slogan de campagne. Les institutions chargées de faire le contrôle se sont révélées, dans la réalité des choses, un simple outil entre les mains du pouvoir pour régler les comptes à ses détracteurs. Le plus aberrant dans cette pratique est que jamais les rapports n’ont étés rendus publics pour permettre au citoyen-contribuable de mesurer l’ampleur des détournements et d’identifier les détourneurs qui abusent de ses contributions.

 

« l’année de l’enseignement » tel fut un autre slogan, pompeux et vide de contenu, porté sur l’année qui s’achève. Pire encore, les résultats scolaires de l’année 2015, sont des plus catastrophiques que le pays a connus :

Recul des résultats scolaires, dans l’ensemble des wilayas, au niveau du concours d’entrée au secondaire

Echec du gouvernement dans sa gestion de la grève des étudiants de la faculté de médecine, qui a abouti à l’exclusion abusive de plusieurs dizaines d’étudiants

 Le coup fatal dans cette longue liste d’échecs, celui qui montre avec le plus de netteté à quel niveau la gestion des affaires de l’éducation est tombée, fut certainement celui porté par la fuite de l’examen de physique dans la première cession du baccalauréat des séries scientifiques.

De même, la décision du Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique de rejeter la décision de la commission des bourses a constitué un coup dur pour des centaines d’étudiants à l’étranger, qui se voient privés de leurs bourses.

A ceci s’ajoute le bradage des écoles publiques, occupant des espaces stratégiques dans la ville, bradées à des hommes d’affaires

On ne saurait oublier dans cette longue liste, l’atrocité avec laquelle les pouvoirs ont traité la toute récente crise liée à l’insuffisance des moyens transport pour l’université. En effet, pour résoudre le transport à l’université, le gouvernement n’a rien trouvé de mieux que la répression des étudiants sous un déluge de bombes lacrymogènes.

 

Par rapport à l’indépendance de la justice, de nombreuses situations ont été recensées, démontrant la subordination de la justice au gouvernement et son utilisation abusive et partiale selon les orientations des pouvoirs publics. C’est ainsi que la justice peut être utilisée à des fins de règlement de compte politique, comme c’est le cas par exemple avec le leader de l’Initiative de Résurgence Anntiescavagiste (IRA) Biram Ould Abeidy et son adjoint Brahim Ould Bilal.

Telles sont, résumées, quelques uns des résultats largement négatifs de la gestion des pouvoirs publics au cours de l’année écoulée.

A l’Organisation de la jeunesse de la réforme et du développement, nous condamnons toutes ces pratiques désastreuses de gestion des affaires publiques et d’entêtement du système de continuer toujours sur la même voie d’exercice du pouvoir, malgré les insuffisances manifestes qu’elle présente.

Et nous nous engageons devant Allah et devant notre peuple de continuer notre lutte pour la réforme de notre nation, la diffusion des valeurs de démocratie et de paix sociale, et de contribution à la création d’un environnement où tous les citoyens pourront jouir de sécurité et de dignité.