Sécheresse dans le pays : La famine menace

mar, 06/30/2015 - 13:25

LaMauritanie risque d’enregistrer dans les mois qui viennent l’une de ses plus graves famines jamais enregistrées dont les conséquences pourraient être plus graves que celle vécue au début des années 70. En tournée à l’intérieur du pays, le président de la République s’est sans nul doute rendu compte de la menace qui pèse sur les populations.

Il devrait être d’autant plus édifié que sur ses chemins, alors qu’il se déplaçait de village en ville, le spectacle offert est désolant : des carcasses de bovins, des cadavres de chèvres et de moutons, des puits asséchés, des traces de pâturages, des hameaux abandonnés, des populations qui ont soif.

Partout le spectacle est le même, que l’on soit dans les deux Hodhs, en Assaba, au Gorgol, au Brakna ou au Tagant. Les prémices d’un tel état de faits avaient déjà étaient perçus l’an dernier après l’important déficit pluviométrique qui a prévalu sur toute l’étendue du territoire national. Par voie de conséquence, les récoltes avaient été modestes et nombre de jeunes avaient regagné les grandes villes telles Nouakchott et Nouadhibou.

En ces jours de mois de juin, où de grandes chaleurs ont été enregistrées, le pire est à craindre, d’autant plus que la saison d’hivernage qui s’annonce, ne semble pas être prodigue. Il est d’emblée à craindre que le scénario catastrophe des sécheresses précédentes ne se répète avec son lot de lourdes pertes en vies humaines et de bétail.

Il y a six ans, un scénario catastrophe avait amené les autorités a injecter des milliards d’ouguiyas dans l’acquisition de céréales, d’huiles et d’alimentation de bétail. A l’époque, les montants destinés à cette opération ayant été, comme d’habitude, en grande partie détournés au profit de milieux influents, les produits acquis -en quantités insignifiantes - se sont avérés impropres à l’utilisation humaine et à l’alimentation de bétail, voire même néfastes pour la santé… 

Il y a trois ans, un autre scénario, presque du même genre qui avait créé la panique au sein des populations de l’intérieur du pays, avait amené le gouvernement à investir près de 157 millions de dollars dans un plan d’urgence pour lutter contre la crise alimentaire qui avait touché le pays en raison des faibles pluies de l’année.

Là aussi, les résultats escomptés furent nuls ; plus du quatre du cheptel qui n’avait pas réussi à migrer vers les pays voisins (le Sénégal et le Mali) avait péri. 

Face à la menace d’un hivernage très peu pluvieux, le gouvernement doit prendre dès à présent des mesures. Cette fois, comme le président de la République a été lui-même averti puisqu’ayant été témoin oculaire, l’erreur n’est pas admise, et les tergiversations encore moins. 

Il faudra, entre autres actions d’urgence, et dès à présent, disponibiliser en quantité suffisante des stocks aussi bien les produits alimentaires destinés à la consommation humaine que les aliments de bétail. Un effort soutenu doit être adressé aux populations des zones sèches, celles de la vallée auraient quant à elles besoin d’une aide qui leur permette de faciliter l’irrigation de leurs terres par le biais des eaux du fleuve. 

Auparavant, les Autorités devraient revoir la qualité des aliments déjà disponibles sur le terrain. En fait, des voix de plus en plus fortes soutiennent qu’il s’agit de, produits périmés indigestes, aussi bien pour les hommes que pour leurs animaux. La vérification, ne serait pas de plus… 

MOMS
 

 

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