Jemil Ould Mansour à AVOMM

mar, 01/27/2015 - 11:49

Un combat pour faire triompher des idéaux qu’il a fièrement portés et traduits en actes lors de son passage à la tête de la commune de Arafat, où sa gestion était largement appréciée et rompait avec les pratiques mafieuses instaurées par le système déchu. 
Son combat lui valut toutes formes de brimades, d’arrestations arbitraires, d’emprisonnement et le mena sur le chemin de l’exil. 
En dépit de la sécurité que lui conférait son exil en Belgique, il décida de rentrer au pays pour continuer son combat sur le terrain quelques soient les risques encourus. 

Le parti TAWASSOUL, qu’il dirige, est un grand parti politique qui a su fédérer des masses issues de toutes les communautés constituant ainsi une forte base bien implantée dans le pays. 

Dans cet entretien exclusif à AVOMM, Jemil Mansour aborde des sujets d’intérêt national… 

Med 

L’entretien 

Bonjour Monsieur Jemil Ould Mansour et merci de l’honneur que vous nous faites en acceptant de répondre aux questions de avomm.com et du site de votre parti Tawassoul par la présence parmi nous de Monsieur Oumar Amadou M’baye journaliste et webmaster du dit site. 

AVOMM: Récemment votre parti a signé un protocole d’accord avec le parti Bath Syrien, ce qui a suscité une certaine peur au sein de la communauté, pouvez vous nous brosser le contenu de cet accord ? Et pourquoi juste le parti Bath ? 

Jemil Ould Mansour: Merci beaucoup pour cette occasion qui m’est offerte. Je voudrais dire que notre politique en ce qui concerne les relations a été toujours claire. Surtout si on se rappelle de l’afflux des invités de notre Parti pendant son premier congrès, dont des partis politiques venant du monde arabe, de l’Afrique et de l’Asie. Des partis de différentes obédiences, quelles soient islamiques ou autres. Cela veut dire que chez nous, nous avons une attitude en ce qui concerne les relations extérieures. Celle d’être ouvert à tout parti, dont on peut converger, quelque soit le pourcentage de cette convergence. Nous avons d’ailleurs, entamé des contacts avec beaucoup de partis politiques, surtout à ceux qui ont assisté à notre congrès. Et le Bath syrien est l’un des premiers partis à répondre positivement à ce souhait. Nous avons signé un protocole d’accord sur des points communs dont la question palestinienne et la politique américaine dans la région. Il est vrai de rappeler que nous avons beaucoup de choses sur lesquelles nous divergeons. Ensuite, nous avons signé un autre accord avec un Parti Algérien d’obédience islamique. Nous avons aussi récemment signé un protocole de principe avec le Parti libanais Hezbollah, qui était en visite dans notre pays. Et maintenant, nous préparons une grande visite officielle du Parti pour le Sénégal. Et là certainement, nous signerons des protocoles d’accords avec des Partis politiques sénégalais. Donc, pour ainsi dire, nous avons une politique d’ouverture vis-à-vis de tous. 

En ce qui concerne l’aspect, qui peut susciter une certaine peur chez certains, il faut être rassuré, que cette formule ne figure pas dans les points communs, que nous avons signé avec le Parti Bath Syrien. Car nous sommes un Parti national, qui se base sur le référentiel islamique et qui défend l’unité nationale de tous les Mauritaniens. C’est d’ailleurs pourquoi, nous avons une relation positive avec ce dit Parti, sans en avoir les mêmes relations avec les baathistes mauritaniens. Parce que, nous croyons que les Partis d’obédiences nationalistes, ont une vision très limitée de l’unité nationale. C’est pourquoi, notre angle d’analyse reste éloigné des leur, quelques soient leurs références ethniques. 

Notre ouverture en matière de relation extérieure, est non seulement impliquée à notre politique, mais aussi constitue son complément irréversible. Et là, c’est l’occasion de rappeler que nous avons invité pendant notre premier congrès le Parti communiste chinois. Donc, ces relations et protocoles d’accord ne reflètent ni n’influent sur la vision qui concerne les problèmes nationaux, ou pour la relation entre les communautés mauritaniennes. En plus le parti bath est un «Parti nationaliste arabe», et nous, nous ne le sommes pas. 

AVOMM: Beaucoup de gens se posent des questions sur le Parti TAWASSOUL en tant que parti islamiste. Pour être plus précis êtes-vous un prolongement des frères musulmans d’Egypte, ou alors une formation d’inspiration Salafiste, modèle Saoudien ou bien êtes-vous plutôt orienté vers le modèle plus libéral du parti islamiste turc au pouvoir ? 

Jemil Ould Mansour: Ici, je voudrais déclarer que nous sommes un Parti politique mauritanien, qui a un référentiel islamique. Et nous évitions le terme «Parti islamique» parce qu’il y’a une certaine compréhension en ce qui concerne cette connotation. 

Nous ne sommes pas un prolongement des frères musulmans d’Egypte, ni une formation d’inspiration Salafiste, modèle Saoudien. C’est vrai que nous avons des choses communes avec les frères musulmans en Egypte, mais nous sommes différents des courants salafistes. Nous sommes un Parti politique, qui jouit et travaille dans le domaine de la politique. Certainement, nous nous inspirons toujours des modèles réussis comme le modèle turc, le PJD du Maroc, ou d’autres Partis politiques d’obédiences islamiques, qui ont présenté des expériences d’ouverture, qui respectent les principes islamiques, qui sont ouverts au modernisme, à la politique et aux aspirations des populations. Nous l’avons d’ailleurs exprimé d’une manière très claire, dans notre vision intellectuelle et déclaration de politique générale, que nous sommes un Parti politique à référentielle islamique. 

Nous ne sommes pas le prolongement de qui que ce soit. Nous voulons être jugés en fonction de nos outils, de notre action politique et non sur la base axée aux connaissances des frères musulmans en Egypte ou d’autres formations islamiques similaires dans le monde. 

AVOMM: On a vu ces derniers temps des actions militaires contre des bandes armées liées à Aqmi. La Mauritanie n’est-elle pas en train de s’engager dans une guerre incertaine contre la nébuleuse Al Qaida ? 

Jemil Ould Mansour: Pour nous, nous étions très claires à propos de cette question. Nous sommes contre le terrorisme. Et nous l’avons exprimé sans équivoque qu’il faut une stratégique mauritanienne, qui prend en considération tous les domaines, tous les aspects pour mieux lutter contre ce phénomène. Et comme vous le savez, le terrorisme est un phénomène international, qui touche aussi bien les autres pays de la sous région comme l’Algérie, le Maroc, notre pays la Mauritanie n’échappe pas à ce phénomène. C’est pour cela, qu’il faut une stratégie de lutte contre ce fléau. Mais cela ne veut pas dire que la Mauritanie doit jouer le rôle des autres en ce qui concerne ce combat. 

Dans notre pays, il faut qu’on combatte d’une façon réelle, objective et globale ce phénomène. Et d’ailleurs, il y a un aspect sécuritaire, qu’il ne faut pas négliger. Mais essayer de jouer un rôle de héros contre Al-Qaïda dans la frontière des autres, avec une politique dont nous n’avons pas les moyens, je crois que ce n’est pas acceptable. 

Je crois d’abord, que ce qu’il faut en tant que Mauritaniens, c’est d’arriver à défendre notre territoire, à garantir notre sécurité et celles de nos hôtes. Mais nous ne devons pas rentrer dans une stratégie occidentale de guerre contre Al-Qaïda. Ce n’est pas notre affaire. 

AVOMM : La Mauritanie a célébré le 28 novembre 2010 le 50ème anniversaire de son indépendance. Quel bilan faites-vous de ce cinquantenaire ? 

Jemil Ould Mansour: Malheureusement il est négatif. Car après cinquante ans de l’existence de l’état mauritanien, nous sommes toujours à cette situation lamentable. Que ce soient au niveau de notre unité nationale, au niveau de la démocratie, de l’économie et du sociale. C’est un bilan malheureusement négatif ou bien même le pourcentage du négatif est largement supérieur au pourcentage du positif. 

Mais pour nous, nous sommes très attachés à cette date. Parce que c’est la date de l’indépendance de la Mauritanie. Malheureusement, cette date a été souillée parce que ce jour là, des Mauritaniens ont été exécutés par pendaison, et c’est pourquoi, nous comprenons la souffrance et le deuil de certains que nous partageons entièrement. 

Nous croyons, que le fait de détruire le tissu national et social de l’unité de notre pays, par l’écrasement des dizaines voire des centaines de Mauritaniens, seulement à cause de leur appartenance ethnique, est très grave. C’est pourquoi, notre Parti a dit au cours d’une conférence, qu’il avait organisée pendant l’indépendance que «nous célébrons le 28 novembre, mais en même temps nous sommes touchés parce qui s’est passé ce même jour à Inal en tuant 28 officiers et soldats Mauritaniens d’origine negro africain. Et pour revenir, au bilan du cinquantenaire, je crois qu’il est plus négatif que positif. 

AVOMM: Des centaines de militaires et civils mauritaniens avaient été assassinés dans les camps militaires en Mauritanie dans les années 90, l’AVOMM et d’autres organisations politiques et des droits de l’Homme demandent que les responsables de ces tueries extrajudiciaires soient poursuivis et punis. Vous, dont le parti est d’obédience islamiste et prône la justice et l’équité, qu’en dites-vous? 

Jemil Ould Mansour: Ce qu’on doit dire en cela, que ce sont des crimes commis contre des Mauritaniens, contre des innocents. S’il y a un sang qui a été versé, il faut que les gens qui ont commis ces crimes soient sanctionnés. Donc on ne peut pas être indifférents parce que la justice c’est la justice et l’équité c’est l’équité. Mais ce que nous demandons au sein du Parti Tawassoul, est que d’abord, la lumière soit faite sur ce qui s’est passé dans le cadre du passif humanitaire. Ensuite, que le règlement de ce passif doit s’inscrire dans une politique globale visant d’une part, à rétablir la justice pour les victimes, et d’autre part, à instaurer un nouveau climat de paix sociale entre les différentes composantes de ce pays; fermant ainsi la porte du retour à la case départ. Donc, il faut la justice et il faut un climat de confiance entre les Mauritaniens. 

AVOMM: Quelle est l’analyse que vous faites de la situation actuelle des 20 000 rapatriés Mauritaniens du Sénégal qui vivent des conditions difficiles sans terres et sans pièces d’état civil et des réfugiés au Mali qui attendent toujours ? 

Jemil Ould Mansour: Notre parti Tawassoul a toujours parlé de ce sujet et moi-même j’ai parlé de ça à l’Assemblée Nationale, pendant les sessions parlementaires, en disant que la décision historique du Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi, de ramener les déportés Mauritaniens et de régler leurs problème était un bon départ pour notre unité nationale. Et ici permettez-moi de saluer cette décision si courageuse que Sidi Ould Chiekh Abdallahi avait prise. Nous avons au cours de nos interventions à l’Assemblée, dénoncer la situation épouvantable et lamentable dans laquelle, vivent nos frères mauritaniens rapatriés du Sénégal. Et nous disons que la situation qu’ils vivent depuis leur retour n’est pas acceptable socialement et en matière d’état civil et par rapport aux problèmes des terres. Nous pensons que les rapatriés mauritaniens méritent de la part de leur pays, la Mauritanie, un traitement «spécial», des conditions de conforts surtout morales et matérielles, qui pourront atténuer ce qu’ils ont subi comme tort et injustice à l’époque. 

A propos des Mauritaniens déportés au Mali, nous avons demandé des informations claires et précises sur leurs sujets ; malheureusement jusqu’à nos jours, aucune réponse officielle crédible de la part des autorités. Mais nous pensons qu’on doit toujours continuer à poser ces questions sans relâche jusqu’à satisfaction. Parce que, nous croyons que le retour organisé des déportés du Sénégal et du Mali, rentre dans le cadre d’une refondation de notre unité nationale, qui jusqu’à maintenant est entachée et incertaine. Et continuer de l’ignorer, de négliger les conditions médiocres de ceux qui sont déjà revenus ne contribue pas du tout à l’apaisement ni à la réconciliation nationale à laquelle nous nous attendions. Je crois qu’il faut des conditions vivables, voire spéciales pour que nos frères mauritaniens rapatriés du Sénégal sentent moralement qu’ils sont revenus chez eux. 

AVOMM: Vous avez publié récemment une contribution sur la problématique de l’esclavage, a-t-elle été bien accueillie par les intéressés et les associations anti-esclavagistes et quelle a été la réaction des autorités ? 

Jemil Ould Mansour: Comme vous le savez, nous avons publié ce document, ensuite nous avons organisé un grand rassemblement à l’ancienne maison des jeunes à Nouakchott pour le présenter au public mauritanien. C’est vrai, il y a des réactions de parts et d’autres et c’est normal pour une question aussi sensible. D’abord, quelques militants anti-esclavagistes n’étaient pas contents. Ils ont vu dans notre vision, une réticence à ce sujet. Et d’autre part, une partie de nos militants, de notre base, n’étaient pas chauds parce qu’ils pensent que nous avons dépassé ce qu’ils croient comme limite à ce sujet. 

Mais pour nous, nous croyons qu’on a fait un pas très important. Un pas dans le chemin d’une vision claire et complète sur cette question d’esclavage. Aujourd’hui, on peut dire que Tawassoul a été inscrit d’une façon officielle dans le camp des forces politiques et sociales qui combattent le phénomène de l’esclavage et ses séquelles. Nous sommes fiers de ce pas et nous pensons faire plus dans ce domaine avec notre structure chargée de cette question. C’est vrai que nos autorités, jusqu’à maintenant, jouent le même jeu que les autorités Mauritaniennes à l’époque, qui consiste à ignorer complément ce phénomène. Et c’est pourquoi, elles n’appliquent pas les lois qui criminalisent l’esclavage. En plus de l’image infondée qu’elles donnent des militants de droit de l’Homme, en disant qu’il n’y a pas d’esclavage en Mauritanie. Malheureusement c’est la position officielle des autorités mauritaniennes, qui certainement ne sont pas contentes de notre contribution. 

AVOMM : Des militants de l’IRA dont le président Birame ould Abeid sont en prison pour avoir dénoncé un cas d’esclavage avéré, quelle est la lecture de Tawassoul à ce sujet ? 

Jemil Ould Mansour: Tawassoul a publié une déclaration sur les arrestations dans laquelle nous condamnons l’arrestation et avons demandé la libération sans condition des militants des droits de l’Homme. Et nous avons dit, que ce qui est important, c’est l’application réelle et efficace des lois qui criminalisent l’esclavage et ses séquelles. Je pense que nous étions très clairs à ce sujet. 

AVOMM: Quels sont vos rapports avec le pouvoir du président Mohamed Ould Abdel Aziz ? 

Jemil Ould Mansour: Nous sommes une opposition. C’est vrai qu’il y a une opposition plus radicale que nous surtout en matière de critique. Mais ça n’exclut pas que nous sommes une opposition démocratique. Et comme vous l’avez certainement lu, nous avons dressé ces derniers mois notre bilan sur la mauvaise politique du gouvernement. Donc c’est une relation entre un pouvoir et une opposition. En général, nous essayons toujours d’être apaisants, constructifs et réalistes, mais cela ne nous empêche pas d’être critiques sur l’action du gouvernement quand ça ne va pas du tout en ce qui concerne la gestion du pays. 

AVOMM: Quel est le rôle joué par votre parti pour désamorcer la crise entre la majorité et la coordination de l’opposition démocratique ? 

Jemil Ould Mansour: Notre rôle c’est que nous avons demandé après les présidentielles passées, à ce qu’il y ait un dialogue. Mais malgré les positions affichées des uns et des autres de ce dialogue, aucun pas réel n’a été réalisé dans ce sens. Et nous avons dit que c’est le pouvoir qui doit être le premier à assumer cette responsabilité. Nous pensons qu’il faut que le premier pas vienne de la part du Président de la république, qui invite les autres à dialoguer sur la situation du pays. La Mauritanie ne peut pas être gérée de la façon dont on la gérait avant, avec les régimes passés. Il faut un dialogue entre le pouvoir et l’opposition sur toutes les questions à savoir notre unité nationale, notre économie, notre démocratie, nos relations extérieures et la relation entre l’armée et la politique. Il faut discuter de tous ces sujets et il faut prendre les responsabilités avant que les choses n’évoluent négativement. 

AVOMM : En 2005, vous avez participé à la rencontre de Dakar qui a réuni l'opposition armée contre le régime d’Ould Taya, sous le Haut patronage du Président de la République du Sénégal, Maître Abdoulaye Wade. Cette rencontre s'est soldée par l'élaboration d'un document dit « La déclaration de Dakar» auquel vous avez participé. Au moment de la signature on ne vous a pas vu, pouvez-vous nous expliquer les raisons de votre absence d’alors? 

Jemil Ould Mansour: Oui je me rappelle bien de cette rencontre, de cette déclaration et de ces discussions. Comme vous savez, nous avions estimé qu’il fallait s’axer sur l’opposition interne. 

Nous pensions que pour l’intérêt du pays et l’intérêt de la démocratie en Mauritanie, il fallait plutôt une opposition interne au lieu seulement d’une opposition basée à l’extérieur. C’est d’ailleurs pourquoi on a consacré tout notre temps, toute notre énergie à constituer une opposition à l’intérieur du pays. Et je crois que nous avons joué un rôle très important et essentiel dans la déstabilisation du régime d’Ould Taya. C’était d’ailleurs notre rôle et je crois que nous l’avions assumé. C’est vrai que toute opposition à l’extérieure est différente de celle de l’intérieure parce que les conditions et les moyens ne sont pas toujours les mêmes. 

AVOMM : Un mot sur les soulèvements populaires en Tunisie et en Egypte ? 

Jemil Ould Mansour: Je crois qu’il y a une nouvelle ère de démocratie qui souffle dans notre sous région et c’est un bon signe. Je crois que les populations n’acceptent plus les dictatures. Surtout d’après ce qui s’est passé en Côte d’ Ivoire après la déclaration des résultats qui ont élu Alassane Wattara comme président même s’il y a toujours problème. Après que le changement est survenu en Guinée Conakry malgré les différences constatées entre le premier tour et le deuxième, un ancien opposant a pris finalement le pouvoir. Ensuite, Il y a eu aussi des soulèvements en Tunisie et en Egypte contre les dictateurs les plus sévères. 

Nous pensons que c’est un bon signe pour la région, pour notre continent, et pour le monde. Je crois que cela devrait servir de leçons pour les autres présidents ou responsables. Ils ont le choix entre changer et redresser ou connaître les mêmes finalités. 

AVOMM : Merci Monsieur le président. 

Propos recueillis par : Mireille Hamelin et Mohamed Dogui de avomm.com et Oumar Amadou MBAYE du site de Tawassoul